Pharmacien : comment assurer votre rôle dans la prise en charge de la maladie de Parkinson ?
Traitements, conseils, accompagnement, éducation thérapeutique…à l’occasion de la journée mondiale de la maladie de Parkinson, nous vous livrons des conseils pour jouer pleinement votre rôle de pharmacien ou de préparateur dans la prise en charge de vos patients. Plus de 6 millions de personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde. En France, ce chiffre en constante évolution atteint 160 000. Voici tout ce qui peut être fait à l’officine pour soutenir les personnes atteintes de Parkinson.
Parkinson : bien connaître la maladie et ses symptômes
La maladie de Parkinson c’est quoi ? C’est une maladie neurodégénérative qui se caractérise notamment par une lenteur des mouvements, une raideur musculaire et des tremblements. Bien entendu, vous le savez et vous connaissez également les autres symptômes qui peuvent y être associés comme un état dépressif, une fatigue ou des troubles digestifs.
Mais votre équipe les connaît-elle aussi bien que vous ?
Délivrer les ordonnances en toute sécurité et conseiller les patients de manière active et adéquate, est-ce un acte facile pour vous ?
En tant que titulaire, adjoint, ou préparateur, c’est à vous que revient une des principales missions : assurer le suivi des traitements médicamenteux. Alors, êtes-vous à jour sur la prise en charge de la maladie ?
Mettre à jour ses connaissances et gérer les traitements médicamenteux
Rappelons que les traitements ont pour principal objectif de soulager les symptômes mais ne freinent pas l’évolution de la maladie de Parkinson. Il existe plusieurs types de traitements à adapter en fonction des personnes et du stade de la maladie. Le plus connu et le plus puissant contre les troubles moteurs est sans nul doute la Levodopa ou L-Dopa. Pour rester efficace, ce traitement nécessite cependant d’augmenter le dosage puis la fréquence des prises ce qui entraîne des effets secondaires et des dyskinésies. Les agonistes dopaminergiques sous différentes formes d’administration sont également indiqués pour une prise en charge plus globale et notamment de l’état dépressif mais ne sont pas exempts d’effets secondaires.
Malheureusement ces médicaments n’échappent pas aux pénuries. Les autorités et l’ordre des pharmaciens ont mis en place des outils et fixé une trajectoire pour améliorer la disponibilité des médicaments mais ont aussi mis l’accent sur la transparence et l’information. Et vous pouvez, en effet, rassurer ou alerter au plus vite vos patients afin qu’il n’y ait pas ou peu de rupture dans la prise de leur traitement.
Une place de choix pour le pharmacien dans la prise en charge pluridisciplinaire
La prise en charge du patient nécessite de nombreux professionnels de santé : médecins spécialistes, mais aussi professionnels paramédicaux. Quelle est votre place de pharmacien d’officine ? Vous êtes l’interlocuteur privilégié entre le médecin traitant, le patient et la famille. Vous pouvez alerter ou prendre contact avec le médecin en cas de problèmes sur le traitement. Pour le patient, vous êtes le personnel de santé le plus accessible et sans rendez-vous. Vous avez les connaissances nécessaires pour lui expliquer sa maladie, son traitement, et lui donner de nombreuses recommandations pour améliorer sa vie quotidienne ou éviter des accidents. Le conseil, l’accompagnement et le soutien sont au cœur de votre mission.
Conseiller, accompagner, soutenir
Vous vous rappelez la dernière fois que Madame S., une personne atteinte de la maladie de Parkinson, est entrée dans la pharmacie pour renouveler son traitement. Vous vous êtes rendu compte qu’elle le faisait un peu tardivement. Vous vous êtes alors demandé si elle observait bien son traitement et s’il ne lui arrivait pas de l’oublier. Vous avez eu le bon réflexe ! Est-ce que chacun des membres de l’équipe officinale en aurait fait de même ? Les occasions de donner des conseils en officine sont nombreuses : au comptoir lors d’une délivrance ou au téléphone lors d’une demande. Vous pouvez, par exemple, également organiser un entretien avec le patient lors du premier renouvellement ou d’un changement de son traitement. Voici une liste non exhaustive de ce que vous pouvez conseiller.
La bonne observance du traitement est bien entendu au cœur de vos préoccupations. C’est une des manières de conseiller et d’accompagner les patients atteints de la maladie de Parkinson. D’autant que la régularité, l’heure ou les risques d’interaction liés à de l’automédication, sont importants.
La diététique est un vrai sujet. Si un régime spécifique n’est pas préconisé, de bonnes habitudes peuvent permettre d’améliorer la constipation qui peut être fréquente ou faciliter la déglutition qui peut être plus difficile. Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.
Pour favoriser l’autonomie au quotidien et l’adaptation du domicile, vous pouvez proposer, en fonction des problématiques du patient de réorganiser son intérieur, en évitant les tapis. Installer plusieurs interphones ou téléphones peut être utile pour prévenir les risques de chutes liés à un empressement soudain. Les rampes, fauteuils adaptés ou autre adaptation du domicile peuvent améliorer l’autonomie au quotidien. Vous pouvez lui indiquer du matériel médical qui pourra l’aider. Cela donnera une plus grande liberté au patient, tranquillisera et soulagera l’aidant principal.
Encourager les liens sociaux et professionnels le plus longtemps possible. Au début de la maladie, le patient peut assez vite se renfermer alors que son équilibre psychique est très important. Motivez le patient à poursuivre son activité professionnelle en adaptant au besoin son poste de travail. De plus, les activités sociales, culturelles et sportives participent à son bien-être et sont bénéfiques à la fois pour agir aussi bien sur les troubles cognitifs que sur les troubles moteurs.
Soutenir l’entourage
La famille, le conjoint, les proches sont en première ligne. Ils peuvent se sentir coupables, fatigués, déprimés. Leur propre équilibre et leur santé doivent être surveillés et préservés. N’hésitez pas à les questionner, à les inviter à consulter si besoin et à les rediriger vers les nombreuses associations d’aide aux malades et aux familles.
Que ce soit pour vous ou pour aiguiller des patients ou des aidants, le site Franceparkinson.fr est une source inépuisable d’informations et de conseils. Vous y retrouvez les contacts des associations, les actions organisées en France et notamment les dernières nouveautés en matière de recherche. Et on peut dire que de ce côté-là, ça avance !
Maladie de Parkinson : où en est la recherche ?
Bonne nouvelle pour toutes les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, c’est le syndrome cérébral le plus étudié en France. Les causes ne sont pas encore bien connues mais pourraient être multi-causales, facteurs génétiques d’un côté et facteurs environnementaux de l’autre. Cependant, de nombreuses pistes de recherche, en neurosciences notamment, viennent s’ajouter aux progrès déjà faits depuis plusieurs années en matière de traitement des symptômes, pour freiner l’évolution de la maladie, améliorer le diagnostic dès les premiers symptômes jusqu’à des stades plus avancés de la maladie. Par exemple, certains projets s’intéressent à : la stimulation cérébrale profonde, le chélateur de fer, les biomarqueurs, les vaccins alpha-synucléines, la nicotinothérapie ou encore les cellules souches. Et cette liste n’est pas complète !
Zoom sur la Stimulation Cérébrale Profonde
Une solution en cas de traitement par dopamine inopérant
La stimulation cérébrale profonde est une technique de neurochirurgie prometteuse qui, grâce à des électrodes implantées dans le cerveau puis connectées à un boîtier, délivrent un courant électrique de faible intensité dans certaines zones ciblées. Ainsi, des maladies neurologiques, telles que la maladie de Parkinson, peuvent être traitées. Ce traitement prend en charge les tremblements ou les dystonies. La start up RebrAin dont vous pouvez découvrir le projet ici entend bien rendre accessible ce traitement qui n’est aujourd’hui accessible que pour certains patients environ 3% alors que 10% pourraient en bénéficier.
Se former pour jouer pleinement son rôle
Comme nous vous l’avons dit au début de cet article, si vous vous sentez à l’aise pour accompagner les patients, ce n’est peut-être pas le cas de toute votre équipe. Et si vous n’avez pas le temps de former votre équipe ou si vous ressentez vous-même le besoin de remettre à jour vos connaissances, nous avons mis au point une toute nouvelle formation dédiée aux maladies neurodégénératives et auto-immunes, intitulée Sclérose en plaques, Parkinson et Alzheimer .
Une journée pour découvrir l’évolution et les spécificités des traitements de ces 3 maladies dont Parkinson. Les activités interactives et ludiques viennent optimiser votre mémorisation. Les mesures hygiéno-diététiques et autres conseils sont également au programme. Enfin, nous évoquons les recherches actuelles. À l’issue de cette formation vous n’aurez plus d’excuses pour ne pas jouer pleinement votre rôle au cœur de la prise en charge de Parkinson !
> Retrouver toutes nos dates de formations