Comment traiter les troubles intestinaux en pharmacie ?

carte virtuelle de l'intestin

À l’occasion de la journée mondiale des Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), Gayet-Métois Formation aborde tous les troubles intestinaux, tant ponctuels, que chroniques. Quels qu’ils soient, les problèmes digestifs et intestinaux sont toujours gênants voire handicapants, surtout s’ils sont récurrents. Un point sur ce que vous pouvez conseiller en officine, les moments où vous devez orienter les patients vers un médecin et la libération nécessaire de la parole des personnes atteintes de MICI, à savoir la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique (RCH).

Les troubles intestinaux les plus courants en pharmacie

Vous êtes très souvent amenés à conseiller des patients qui présentent des symptômes intestinaux tels que : des maux de ventre, des ballonnements, des problèmes de transit (constipation ou diarrhée).  Les causes peuvent être multiples : alimentation déséquilibrée, intolérances alimentaires, médicaments, alcool, tabac, stress, modification du transit, âge ou encore les MICI. Il est alors important de s’intéresser d’un peu plus près aux symptômes de vos patients, comment ? En posant toutes les questions nécessaires pour en comprendre l’origine et dispenser le conseil le plus adapté.

Dysbiose ou hyperperméabilité : traiter l’origine et non plus les symptômes

Traiter l’origine et non plus les symptômes c’est justement le rôle de la micronutrition. Quand la flore intestinale est perturbée, on parle de dysbiose ou d’hyperperméabilité, mais quelle est la différence ? La dysbiose est souvent la cause de symptômes digestifs récents, alors que l’hyperperméabilité est caractérisée par des symptômes chroniques.
Vous êtes nombreux aujourd’hui à conseiller les probiotiques, les prébiotiques et la glutamine.
Votre rôle : conseiller mais aussi orienter vers un médecin
En tant que pharmacien ou préparateur, votre rôle est de conseiller mais aussi d’écarter les cas qui nécessitent de consulter un médecin ou de pratiquer des examens complémentaires. Les symptômes digestifs associés par exemple à de la fièvre, à des vomissements importants, à du sang dans les selles, à des selles noires, à des douleurs suite à un traumatisme doivent amener à consulter.

Quand cela devient chronique ou plus important : c’est peut-être une MICI

250 000 personnes sont touchées en France par les MICI ou Maladies Inflammatoires chroniques de l’Intestin. Les MICI pour le grand public sont assez méconnues, mais on commence de plus en plus à parler de ces deux maladies : la maladie de Crohn (60%) ou la rectocolite hémorragique (RCH) (40%). Ce sont principalement les femmes qui en sont atteintes. En 20 ans, on constate une augmentation de 30% des maladies de Crohn.
Comme dans les troubles digestifs bénins on constate la présence d’une dysbiose ainsi que d’une hyperperméabilité intestinale.
Les MICI ont des causes provenant de multiples facteurs. Selon le site https://www.cregg.org “elles sont dues à l’exposition d’un individu, probablement génétiquement prédisposé, à un ou des facteurs de risque environnementaux, induisant une augmentation de la perméabilité intestinale, autorisant le passage de molécules étrangères à l’intérieur de la paroi, responsable d’une activation non contrôlée de la réponse inflammatoire avec la production en excès de protéines de l’inflammation.”
Comprendre l’origine ou du moins l’influence de certains paramètres de ces maladies : immunité, environnement et génétique, permet de faire un meilleur usage des thérapeutiques disponibles.

Quel peut-être le rôle de l’équipe officinale en cas de MICI ?

Un rôle de libération de la parole de son patient, c’est tout l’enjeu de cette campagne 2021 autour des MICI. Il faut que chacun puisse se sentir libre de parler de ses problèmes avec vous ou avec un autre professionnel de santé.
Conseiller pour réduire l’importance et la puissance des crises et les récidives. L’objectif est également de réguler le transit, une antalgie digestive, et favoriser une meilleure absorption des micronutriments pour lutter contre la fatigue et éviter l’emballement du système immunitaire puisque les MICI sont des maladies auto-immunes.

Et concrètement on conseille quoi ?

Les probiotiques permettraient d’augmenter la durée de rémission et d’éviter les récidives. Il faut noter que les effets des probiotiques sont doses et souches dépendants. Il sera donc important de choisir les probiotiques adaptés.
Le conseil en glutamine est également important, dosée de 1 à 4g par jour en fonction de l’antériorité et de la symptomatologie, pendant plusieurs mois voire plusieurs années avec une fenêtre thérapeutique bien sûr. (Par exemple 2g de glutamine tous les matins 5 jours sur 7 pendant 6 mois).
Associées à la glutamine, la phytothérapie a son rôle à jouer, les plantes anti-inflammatoires digestives, cicatrisantes digestives, régulatrices du péristaltisme intestinal, protectrices gastro-intestinales, etc. On retrouvera donc le curcuma, la mélisse, la réglisse, la camomille romaine, l’aspérule odorante …
Seule ou en mélange, on donnera par jour 1g environ de poudre de plante ou 200 à 400mg d’extraits sec ou en EPS 1 à 2 cuillères à café. Au long cours avec fenêtre thérapeutique.
La gemmothérapie avec son bourgeon de noyer, apporte des propriétés assainissantes de l’intestin et favorise l’implantation des probiotiques. 5 à 15 gouttes /jour, 3 semaines/4.
Enfin, on utilisera les probiotiques à raison de 40 Milliards à prendre à jeun. Au long cours avec fenêtre thérapeutique.
La nutrition est bien évidemment primordiale, un régime adapté est à mettre en place dans ces deux maladies.
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